Cycles, boucles et Bourdieu

Parmi les textes proposés à l'examen du CNESER aujourd'hui, on trouve un arrêté qui a pour objet de fixer le thème des travaux d’initiative personnelle encadrés (TIPE) des classes préparatoires scientifiques pour l'année 2025-2026.

Le thème proposé pour l’année scolaire 2025-2026 s’intitule : Cycles, boucles.

On sourit moins, tout de suite, non ?

Le ressort de la création du thème au programme semble, cette année encore, être l'emploi de mots du langage courant, qui, dans des champs disciplinaires différents, ont des interprétations différentes.

C'est donc l'ambivalence du sujet qui fonde son choix. C'est un choix paradoxal à plus d'un titre. En effet, les commentaires qui nous sont donnés avec le sujet mettent en avant la démarche scientifique, partant de problèmes concrets, alors qu'ici, l'exercice appelle à la démarche inverse, le problème concret est prétexte à exposer des résultats pouvant se rapporter au thème. Le caractère énigmatique du sujet appelle à la distinction, comme aurait dit Bourdieu.

Ce n'est pas de davantage de distinction qu'à besoin notre système d'enseignement supérieur, qui, sous l'effet de ParcoursSup notamment, est de plus en plus stratifié et inégalitaire.

Selon le rapport de Statistiques de l'Ecole Polytechnique pour le concours 2023,

Dans la voie CPGE, on observe comme les années précédentes que l’essentiel des étudiants français de la promotion de l’X est apporté par un petit nombre d’établissements de la région parisienne : 75 % proviennent de 8 lycées de la région parisienne. [...] Le lycée apportant le plus grand nombre d’entrants français (23,9 %) compte 47 % des ses entrants ayant passé leur bac en province.

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